Sandrine Deville

Un an après avoir utilisé une magnifique orchidée pour présenter le concert de musique des plantes du projet "Orchiday" donné aux Vivres de l'Art à Bordeaux en mai 2023, des fleurs qu'elle possédait, seule une me restait, séchée. Je me suis alors demandée comment transcrire à la fois la pulsation du végétal, et la trace de sa seule fleur tombée et séchée restante?

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Le projet intègre un polyptyque de 12 dessins réalisés au crayon graphite sur du papier Hahnemühle de format A4 accompagnés de leurs tirages sur papier Japon traduisant l'écriture seconde de 12 captations sonores du biorythme d'un végétal, croisée avec son emprunte digitale, utilisant comme outil un langage numérique pour exprimer le mouvement de sa pulsation, ainsi qu'un LP éponyme 12 titres de ces captations sonores, disponible chez le label I Low You Records.

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Dans un premier temps, une paire de capteurs a été posée sur les feuilles d'une orchidée, reliée à un boîtier, qui traduit les signaux électriques de la plante en ondes sonores. Ces mélodies ont été ensuite transcodées en motifs en mouvements perpétuels, grâce à un langage codé intuitif. A l'instant "t" choisi, 12 motifs ont été capturés, collecte d'"arrêts sur son" exprimant le tracé du biorythme de la fleur.

Ces tracés ont été ré-écrits à la main et inscrits dans une forme cruciforme sur une feuille de papier de format A4.

Enfin, chaque dessin a été scanné avec la fleur séchée de l'orchidée, et tiré sur du papier Japon.

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"Pulsation" s'approprie une forme symbolique, la croix, et un langage numérique, afin d'évoquer de manière spirituelle les étapes déterminantes de l'évolution de la vie d'un végétal: les tracés de son biorythme, pulsation de vie, entrecroisant l'emprunte digitale de son âme, celle-ci transcendant le biorythme de la fleur.

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Ce projet puise ses références à la fois dans le travail de "ré-écriture" effectué par Pierre Braun, qui, dans sa série "Boucles" de 2011, met sa main "au pas" de la machine, en réalisant "Sans titre", gouache sur toile; et, à la fois, dans "Mémoires du vent" de Bernard Moninot, installation réalisée entre 1999 et 201, dans lequel un végétal, mû par le vent, devient outil, grâce à un travail de collecte de tracés, révéls dans des boîtes de Petri contenant du noir de fumée.

 

 

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