Sandrine Deville
TWICE MAGAZINE n°85
Je remercie infiniment le magazine papier Twice, d'avoir accepté le lancement de La Chronique Dystopique. Pour ce Twice numéro 85, je propose, continuant la thématique de la dystopie en littérature, un poème écrit par mes soins, intitulé Asservissement.
Afin de l'illustrer, j'ai choisi des visuels de l'artiste Einherja, qui possède sa galerie visible sur Deviant Art via le lien ci-dessous:
Einherja - Professional, Artist | DeviantArt



"Très chers lecteurs de Twice, après vous avoir présenté la quatrième Chronique Dystopique dans le numéro précédent, je vous propose cette fois-ci, un premier Poème Dystopique, écrit par mes soins.
Afin de l'illustrer, vous trouverez des visuels réalisés par l'artiste Einherja qui possède sa galerie visible sur Deviant Art.
I. ASSERVISSEMENT
Comme le vautour plane au-dessus de sa proie,
Les drones armés surveillent les sujets :
Humains asservis à La Construction.
De leurs cerveaux manipulés,
Ne subsiste plus aucun esprit de rébellion ;
Ce mot, comme beaucoup d'autres,
Demeure supprimé du Grand Dictionnaire
Du remplissage génératif de l'Intelligence Artificielle.
La Construction se nourrit quotidiennement
De nouvelles pièces imprimées en 3D :
Le Grand Tout fournit à chaque matricule
Une imprimante 3D, présente et obligatoire dans chaque cellule d'habitation.
Le travail de production des pièces
Demeure un fil conducteur au dessein unique,
De fournir les maillons nécessaires
Au Temple de l'Empire Tout Puissant.
Au visage du Dictateur
Se succède sa Demeure,
Construite grâce à l'intelligence humaine,
Seule raison pour laquelle les Androïdes
Tolèrent l'existence de ces bipèdes soumis.
Qui se cache derrière Lui, et l'ombre de son Vaisseau ?
Ses vassaux résignés ne possèdent même plus
La faculté de se poser cette question :
La Grande Opération, telle un blanchiment d'argent sale,
N'a conservée de leur cerveau
Que la compétence de Produire,
Et se Reproduire, pour entretenir une main-d'œuvre perpétuelle.
Les esprits réfractaires qui pourraient subsister
Se verront capturés, séquestrés et torturés
Dans Le Grand Cachot ;
Funeste chambre froide aux activités inavouables.
Les Activités de Reproduction
Par les Robots de Permission
S'avèrent autorisées, encadrées, listées.
Les matricules copulent selon La Loi
Palimpseste de règles à respecter impérativement.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Elle. Elle a pu s'emparer de ces lunettes de Réalité Virtuelle,
Témoins d'une époque révolue où Elles, Terriennes Epicuriennes
S'adonnaient à de multiples plaisirs charnels.
Regarder à travers cet objet interdit,
Lui Rappelle. Elle.
Une Epoque, récente, indécente, ou lointaine ?
Des néons diffusant le mot « liberté » ;
Vers où fuir pour retrouver la Vie d'Avant ?
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
POST TENEBRAS, LUX
POST TRAUMAS, LUX.
Sandrine Deville"