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PAYSAGES SONORES ET MOUVEMENT
TWICE MAGAZINE n°81

Je remercie infiniment le magazine papier Twice, d'avoir accepté que j'auto-chronique mon travail d'artiste-plasticienne, intitulé "Paysages Sonores et Mouvement", dans son numéro 81 de la page 20 à 21.

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PAYSAGES SONORES ET MOUVEMENT :

DU FUTURISME AUX SONS INSPIRES PAR LA CULTURE MAKER

 

 

Préliminaires

A l'occasion d'une courte formation intitulée « Elaborer, conduire et évaluer un projet de coopération avec une structure de santé » délivrée par le pôle artistique de la Fabrique Pola à Bordeaux et initiée par le Pôle Culture et Santé de Nouvelle Aquitaine fin 2021, j'ai présenté aux participants (es) des ébauches de formes et volumes issues de la traduction de sons de la nature en formes, grâce à un programme créé par mes soins dans le logiciel 3D Rhinocéros.

J'ai continué alors à expérimenter cette matérialisation en 2022, en modélisant des moules en impression 3D provenant de formes issues des sons de l'Océan de la plage de La Piste de Capbreton dans les Landes, dans le projet « Formes des Sons de l'Océan : Moules et Sculptures », afin d'y modeler de l'argile auto-durcissante pour en faire une série de six premières sculptures, d'une hauteur de dix centimètres chacune. Six autres moulages de même matière furent alors réalisés en résidence de création chez Kontainer 40 à Angresse dans les Landes, que je remercie infiniment, en avril 2023.

Architecte de formation, et admiratrice inconditionnelle du travail effectué par le designer Peter Saville pour la Factory Records, je découvrais alors que sa pochette conçue pour l'album « Movement » du groupe mancunien New Order trouvait ses sources dans la mise en page d'un manifeste futuriste de Fortunato Depero, paru en 1932, et je décidais aussi de décliner cette disposition graphique pour mes livrets-fanzines « Inventaire des Formes des Sons de l'Océan ».

Chaque fanzine représente une des douze formes issues des sons de l'Océan, matérialisée en plan, coupe, façade, profil, et dystopie. Douze livrets ont ainsi été exposés lors du salon Fanzinema en mars 2023 organisé par Fanzinat.fr au cinéma l'Atalante à Bayonne, puis, aux Vivres de l'Art, à Bordeaux, en mai 2023, et je remercie infiniment ces deux organisateurs pour avoir contribué à la diffusion de ce travail.

 

Vers des paysages sonores contemporains

En 1968, G. Bachelard écrivait : « Le paysage n'est pas la simple addition d'éléments géographiques disparates. C'est, sur une certaine portion d'espace, le résultat de la combinaison dynamique, donc instable, d'éléments physiques, biologiques et anthropiques qui en réagissant dialectiquement les uns sur les autres font du paysage un ensemble unique et indissociable en perpétuelle évolution. », in « Revue de Géographie des Pyrénées et du Sud-Ouest » : il spécifiait ainsi le caractère scientifique du terme « paysage », se transformant sous l'influence d'éléments rationnels.

Puis, en 1970, on peut lire dans le « Dictionnaire de l'enseignement primaire » du CEDA d'Abidjan : « Pendant notre voyage, nous avons vu de très beaux paysages : des montagnes, des lacs, des forêts » et le champ de la collection est alors abordé, le paysage se constituant désormais de courtes séquences, qui restent présentes dans notre mémoire, suivant notre sensibilité.

 

Comment évoquer la notion de paysage – sonore – en 2023, en conservant comme objectifs ceux de maintenir une approche scientifique et iconographique, en s'aidant de techniques contemporaines liées à la culture maker ?

 

Paysages du Son d'Abbadia

Dans un souhait de poursuivre ce travail d'inventaire, de collection, et d'iconographie, en utilisant les moyens contemporains apportés par la culture maker, je me suis alors décidée à transcrire en formes, les sons provenant de biorythmes de végétaux situés sur le domaine d'Abbadia à Hendaye, afin qu'ils constituent l'illustration abstraite d'un premier EP six titres, disponible sur le Bandcamp du projet « Paysages du Son d'Abbadia », et d'un premier audio livret.

La captation sonore du biorythme de six végétaux différents s'est effectuée in situ sur le domaine d'Abbadia, grâce à la pose d'une paire d'électrodes sur les feuilles des végétaux, reliées à un petit boîtier, traduisant la pulsation de la plante en signal MIDI, lui même converti en audio grâce à un mini synthétiseur à piles. Aucun végétal ne fut arraché. S'ensuivit un travail de post traitement sonore dans le logiciel Ableton Live, afin de donner un style musical « Ambient », grâce à des presets définis par mes soins : pour ce premier EP, ce travail fut réalisé aussi lors de la résidence chez Kontainer 40.

Une fois chacun des six sons défini, chaque fichier au format mp3 fut introduit dans le logiciel de modélisation 3D Rhinoceros, et, à la manière d'un tour de potier, l'onde sonore du fichier tournant autour d'un axe de révolution, donna naissance à une infinité de formes : une forme unique fut alors arrêtée pour chacun d'eux. Ainsi, l'audio livret de six pages internes, imprimé sur du papier kraft de format A3, qui, plié, donne un format A6, possède donc une forme propre illustrant chaque son. La mise en page utilisée par Fortunato Depero pour son manifeste futuriste de 1932, reprise ensuite par Peter Saville pour l'album « Movement » de New Order, sorti sous le numéro 51 chez Factory Records en 1981, a été déclinée, ici aussi, pour ce premier opus des « Paysages du Son D'Abbadia », qui, au total, contiendront quatre EP de six titres chacun.

Chaque audio livret possède, en son verso, le QR code donnant accès au lien Bandcamp permettant le téléchargement du EP six titres. Il est auto édité en 23 exemplaires numérotés.

Ce premier audio-livret possède sa déclinaison représentant les six végétaux avec leurs capteurs sonores, avec l'indication des coordonnées GPS de l'emplacement de chaque enregistrement sonore sur le site.

 

Le Mouvement et sa représentation

Quels paysages sonores contemporains pourraient illustrer un graphisme issu de manifestes futuristes, lui-même repris pour figurer la couverture d'un des disques- monuments de la culture new-wave ? Comment représenter de manière sonore et visuelle le mouvement, la pulsation, que génèrent les étendues infinies des végétaux peuplant notre planète ?

 

Texte et photos : Sandrine Deville

 

 

Pour écouter le premier EP, et découvrir le projet et son audio-livret papier, disponible sur commande :

https://orchiday.bandcamp.com/album/paysages-du-son-dabbadia-ep01

https://www.bluefactoriz.com/paysages-d-abbadia

https://www.youtube.com/watch?v=VyZoW1cYzcQ

 

 

 

Projets antérieurs :

https://www.bluefactoriz.com/formes-des-sons-de-l-ocean-1

https://www.bluefactoriz.com/formes-des-sons-de-l-ocean-2

https://www.bluefactoriz.com/inventaire-formes-du-son-de-l-ocean

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